#149 – Bref et concis

Je me souviens que dans une vie précédente, lorsque j’étais encore étudiant, j’avais suivi un cours durant lequel le professeur nous expliquait que gagner en concision lorsque l’on écrit permet de gagner à la fois en clarté et en persuasion. Le « jeu » consistait donc à prendre une phrase quelconque et à la réduire à son plus stricte minimum sans en déformer le sens ni la portée. Bref, dire la même chose avec moins de mots.

Ainsi, la phrase que je viens d’écrire aurait pu devenir :

« Je me souviens que dans une vie précédente, lorsque j’étais encore étudiant, » > Dans ma jeunesse, > Jeune,
« j’avais suivi un cours durant lequel le Professeur nous expliquait » > le Professeur m’appris, > j’apprenais,
« que gagner en concision lorsque l’on écrit permet de gagner à la fois en clarté et en persuasion » > qu’écrire  avec concision, rend plus clair et persuasif > être bref, c’est être plus clair et persuasif.
« Le « jeu » consistait donc à prendre une phrase quelconque et à la réduire à son plus stricte minimum sans en déformer le sens ni la portée. » > Il nous fallait synthétiser une phrase tout en en maintenant le sens. >
« Bref, dire la même chose avec moins de mots. » > Etre plus lapidaire.

J’aurais donc pu écrire en guise de premier paragraphe :
« Jeune, j’apprenais qu’être bref c’est être plus clair et persuasif. En cours, nous synthétisions une phrase tout en en maintenant le sens. Nous étions plus lapidaires. » Je l’arrange un peu pour que l’enchaînement des mots ne soit pas trop brutal. Mais je pense que la phrase en question pourrait encore être réduite à « J’ai appris qu’être plus concis me rend plus clair et persuasif. »
Car finalement dans la phrase de départ, l’allusion à ma jeunesse, au professeur et à l’exercice n’apporte pas grand chose à l’idée. Si ce n’est peut-être un caractère incertain, lié à mon manque de maturité de l’époque, à l’apprentissage et au « jeu » dont je parle comme s’il s’était agi d’une frivolité.

Souvent lorsque j’écris ici (ou ailleurs), je me remémore ce cours et il m’arrive de …rajouter des mots ! Car quand j’écris je ne veux pas forcément être clair ou persuasif. A moins que la persuasion ne vienne aussi de la répétition et de l’emphase ?
En revanche, je m’exerce beaucoup à mettre en pratique cette notion lorsque je parle. Ecoutez les gens autour de vous. Vous constaterez qu’ils noient leur propos sous une tonne de fioritures qui n’ont souvent aucun rapport avec ce qu’ils veulent dire ou en tout cas qui n’apportent strictement rien à leur discours. Parfois c’est amusant, parfois c’est terriblement agaçant. A vous de juger !