# 216 – Nouvelle peur ou nouvelle approche ?

Depuis que j’ai eu cette gastro, il y a quelques semaines, j’ai l’impression que pratiquement tout ce qui m’entoure est sale. Que ce soit dans la rue, dans les transports, dans les magasins, parfois même sur les gens ou pire, chez moi… j’ai le sentiment d’être en quelque sorte entouré par les bactéries et les microbes de tout poil. Et le pire, c’est que c’est le cas ! Mais fort heureusement, la plupart du temps, ils n’ont aucun effet sur moi — ou alors un effet si faible que je ne m’en aperçois même pas.

Avec le temps cette sensation s’apaise mais parfois, encore, il me semble que tout sent mauvais dans mon environnement proche et que tout est souillé. Il faut dire que ce désordre qui m’a touché récemment était le premier de la sorte que j’expérimentais. Eh oui ! je n’avais jamais eu de gastro. Est-ce pour cela que j’ai mis plus de 10 jours à m’en remettre ? Toujours est il que je n’ai pas cessé de me repasser le film de la journée qui a précédé « la crise » proprement dite. Rampes dans les transports en commun, toilettes de l’entreprise, canette achetée au distributeur et bue sans gobelet, pain touché par la boulangère, poignées de mains et bises diverses…. Et autant vous dire que tous ceux que j’ai approché ce fameux jour sont suspects.

Ce n’est pourtant qu’un tas de gestes quotidiens très banals mais, quand j’y repense, ils sont tous plus contagieux les uns que les autres. Alors bien sûr je ne peux pas me laver les mains après chacun d’entre eux ni vivre avec un masque sur le visage en permanence. D’autant que je doute que ce soit la solution. Même s’il est prudent de se laver les mains souvent, ne serait-ce que par respect pour les autres, on ne peut cependant pas éviter le contact dès lors qu’on vit quelque peu en communauté.

Le point intéressant (ou du moins que je trouve intéressant) de cette petite anecdote sans relief, c’est que le fait d’avoir été malade a ouvert en moi une sorte de perception qui m’était jusque là inconnue. J’ai expérimenté et maintenant je sais de quoi il est vraiment question. Et c’est dans cet optique d’évitement de la maladie que mon cerveau me noie, d’une certaine façon, sous des tonnes d’informations qu’il y a encore encore un mois je ne percevait que faiblement et irrégulièrement . Il force le trait comme on dit. Ainsi me rend-t-il  (beaucoup) plus sensible qu’avant aux odeurs, nauséabondes de préférence. Il me fait voir les traces de doigts sur les poignées, les cheveux sales, les vêtements négligés, les déchets qui jonchent le sol, etc… Et je les ressens presque instantanément comme si la maladie était de nouveau en moi (ou sur le point de l’être). C’est stupéfiant ! Le chemin entre la perception de mes sens et l’interprétation que j’en fais est direct. Aucun intermédiaire : saleté = gastro ! c’est aussi simple que ça !
Evidemment ça va finir par passer, ou pas… En attendant c’est bien la preuve qu’il existe des expérimentations qui conditionnent fortement ma façon d’agir, donc ma façon de percevoir le monde qui m’entoure. Loin d’être néfaste, cette expérience agit comme si j’avais subitement découvert un nouvel angle de vue. C’est, je dirais, passionnant, …même s’il m’a fallut en passer par une gastro de 10 jours pour en arriver là… 😦

Une réaction sur “# 216 – Nouvelle peur ou nouvelle approche ?

  1. oulala, tu ne vas pas finir dans un hygiénisme démesuré? ca arrive à tout le monde, et moi, je pencherais plutot pour une faiblesse de ton état général, une fatigue passagère qui a permis à un microbe passager de rentrer.. mais tout va bien , et va se rétablir…et si la « saleté » n’était pas un antidote à la maladie? une manière de produire ses anticorps dont a besoin ton corps pour réagir? moi, je n’aime pas les choses trop propres, trop ordonnées. il me faut un peu de bordel, de laissez aller. Sinon, je meurs. MAis je n’aime pas la saleté pour autant.

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